Un mode de construction durable implique de prendre en compte la protection contre les dangers naturels, et les rénovations énergétiques sont une occasion idéale pour améliorer la protection grêle du toit et des façades.
Un mode de construction durable et adapté aux conditions climatiques et environnementales futures implique également de prendre les dangers naturels en compte. Les dommages particulièrement importants causés par la grêle, les tempêtes et les inondations au cours de l’été 2021 mettent en lumière la nécessité d’agir dans ce domaine. Les modes de construction de ces dernières décennies (choix de matériaux vulnérables, absence d’avant-toits protecteurs, etc.) et la concentration croissante des valeurs sont souvent les principales causes de dommages. Les statistiques des dommages des établissements cantonaux d’assurance démontrent que près de 80 % de l’ensemble des dommages dus aux éléments naturels sur les bâtiments sont imputables à des phénomènes météorologiques, tels que les orages de grêle, les pluies intenses localisées et les tempêtes hivernales. Il est donc d’autant plus important de prendre des contre-mesures lors d’une nouvelle construction, d’une transformation ou de rénovations.
Dommages typiques aux bâtiments dus à la grêle
Les éléments de construction de l’enveloppe du bâtiment sont particulièrement exposés à la grêle et sont malheureusement souvent trop sensibles aux effets mécaniques. Près d’un tiers de l’ensemble des dommages dus aux éléments naturels sont imputables à la grêle. Les cartes des risques de grêle publiées en 2021 par MétéoSuisse montrent que de nombreuses régions de Suisse doivent déjà faire face à des grêlons de 3 cm de diamètre au moins une fois tous les 20 ans. Bosses, déformations ou même fissures : les éléments de construction qui ne sont ni testés ni résistants peuvent subir de lourds dommages. Les dommages aux stores, sur les installations solaires, sur les éléments en matières synthétiques comme les coupoles d’éclairage ou les lés d’étanchéité sont donc fréquents et coûteux. À cela s’ajoutent les altérations esthétiques sur les tôles fines ainsi que sur les couches de peinture et de lasure des façades. Dans le pire des cas, l’eau peut même s’infiltrer par les zones non étanches et engendrer d’importants dommages subséquents.
Protection grêle : une question à aborder dès la construction
Pour qu’une façade, une installation solaire ou une couverture de toit atteigne la durée de vie visée, ces éléments doivent présenter une résistance minimum à la grêle. La résistance des éléments de construction est divisée en 5 classes, de RG 1 à RG 5. Les chiffres correspondent au diamètre maximal en centimètres du grêlon auquel un élément de construction est capable de résister. Plus le chiffre est élevé, plus le matériau est résistant. La recommandation générale et facile à mettre en œuvre préconise une résistance à la grêle d’au moins RG 3 pour l’enveloppe du bâtiment, afin de garantir une résistance sans dommages jusqu’à des grêlons de 3 cm. La protection contre la grêle se joue sur deux plans : d’une part, l’utilisation de matériaux robustes pour les éléments concernés de l’enveloppe du bâtiment et, d’autre part, la protection des lamelles de stores, particulièrement vulnérables. La norme SIA 261/1 « Actions sur les structures porteuses – Spécifications complémentaires » détaille les exigences en matière de protection grêle pour les nouvelles constructions.
Produits testés contre la grêle pour l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment
Outre les matériaux résistants à la grêle de par leur nature, tels que le béton ou du verre suffisamment robuste (>= 4 mm), il existe, pour l’ensemble des éléments de l’enveloppe du bâtiment, une multitude de produits testés disponibles sur le marché et qui sont inscrits dans le répertoire grêle. Lors d’une nouvelle construction, d’une transformation ou de rénovations, ou par exemple dans le cadre de l’installation de panneaux solaires, il est donc recommandé de consulter pour la planification ce répertoire en ligne gratuit. Les produits inscrits au répertoire grêle sont testés sur la base de conditions d’essai uniformes dans six instituts d’essai en Suisse, en Autriche et en Allemagne. La validité des certificats est continuellement vérifiée. En vieillissant sous l’effet des rayons UV, les produits en matières synthétiques peuvent perdre de leur solidité avec le temps ; leur résistance à la grêle doit donc être indiquée sur la base de leur état à neuf. Lors du choix de tels produits, il est plutôt recommandé d’opter pour une résistance à la grêle encore plus élevée ou de choisir un produit alternatif (p. ex. coupole d’éclairage en verre).
Un signal d’alerte grêle pour des stores intelligents
Du fait de leur conception, les stores à lamelles sont particulièrement vulnérables ; contrairement au reste de l’enveloppe du bâtiment, ils peuvent cependant facilement être retirés de la zone de danger. Les fenêtres et cadres de fenêtres modernes situés sous ces éléments résistent également à de très gros grêlons, qui tombent rarement. En revanche, remplacer des stores nécessite du temps et implique également de longues périodes d’attente – pendant lesquelles les locaux sont alors exposés sans protection à la chaleur estivale, et deviennent donc quasiment inutilisables. Le système d’alerte « Protection grêle – tout simplement automatique », qui est mis à disposition gratuitement par les établissements cantonaux d’assurance en collaboration avec SRF Meteo et NetIT-Services, permet de remédier à ce problème. Le dispositif de commande du bâtiment peut accéder en continu, via une interface, aux dernières prévisions de grêle pour l’emplacement du bâtiment et peut remonter les stores automatiquement en cas de risque de grêle élevé. Dès que la probabilité de grêle à l’emplacement du bâtiment descend en dessous d’une certaine valeur seuil, tous les stores sont remis dans leur position initiale. Ce système de protection technique fait partie des mesures de prévention principales, en particulier pour les gros bâtiments avec de nombreux stores.
Prendre en compte les dangers naturels
Si les dangers naturels sont pris en compte suffisamment tôt dans le cadre de la planification d’une construction ou d’une rénovation, la durée de vie des éléments de construction et donc aussi la préservation de leur valeur augmentent – pour que le parc immobilier de demain ne soit pas livré sans protection aux caprices de la nature. Le Standard Construction durable Suisse SNBS Bâtiment 2.1 et le SSREI prévoient tous deux un indicateur spécifique pour la thématique des dangers naturels.
Le prochain numéro abordera la gestion (préventive) des fortes pluies.
Auteur : Benno Staub, Responsable du secteur Prévention des dangers naturels, Association des établissements cantonaux d’assurance AECA
Informations complémentaires
– Produits résistants à la grêle
– Système de contrôle des stores « Protection grêle – tout simplement automatique
– Plate-forme d’information offrant un aperçu des dangers naturels sur un emplacement donné et des recommandations pour la protection des bâtiments