Les bâtiments durables sont ceux qui répondent aux exigences de la société tout en conservant leur valeur financière sur le long terme. Dans ce numéro, nous nous intéressons à la protection de l’environnement en tant que troisième élément.
En Suisse, les bâtiments contribuent directement à hauteur d’environ 30% aux émissions de gaz à effet de serre. La Confédération et les cantons ont réagi depuis longtemps et créé les bases de la transition énergétique avec les « Modèles de prescriptions énergétiques des cantons » (MoPEC) et les programmes de promotion. Les communes orientent également la densification des constructions avec des règlements de zones à bâtir. En résumé, le le MoPEC préconise l’isolation des bâtiments, l’abandon des énergies fossiles et le recours à l’autoproduction d’électricité. Les deux aspects – la quantité et la qualité de l’énergie utilisée – sont tout aussi importantes. Pour quelles raisons ?
Générer de nouvelles capacités
Les besoins en électricité des pompes à chaleur air-eau, principalement utilisées, augmentent avec la baisse des températures. Cette couverture de pointe ne peut pas être absorbé par le photovoltaïque dans nos zones climatiques. De nouvelles capacités de stockage devraient être générées ou des sources d’énergie accessibles de manière flexible devraient être développées, sous peine d’un risque de pénurie. Les importations éventuelles en provenance de l’UE sont incertaines tant que les relations de la Suisse avec l’UE n’ont pas été clarifiées. Plus les bâtiments consomment d’électricité, plus nous avons besoin de telles capacités.
Ne pas laisser entrer le froid (isolation et étanchéité) et garder la chaleur (ventilation avec récupération maximale de la chaleur), telle est la devise ! Contrairement à la pompe à chaleur, l’effet de la ventilation augmente lorsque la température diminue, car l’avantage de la récupération prend tout son sens. Il est important de sélectionner des systèmes avec un rendement global élevé, peu encombrants et des conditions de maintenance maîtrisables, de les installer correctement et les entretenir conformément aux instructions.
Plusieurs aspects environnementaux
Toutefois, l’énergie de fonctionnement est loin d’être le seul aspect environnemental d’un bâtiment. La quantité ainsi que la robustesse des matériaux intégrés et donc l’énergie grise, les coûts de nettoyage et d’entretien, le démantèlement et le recyclage des composants du bâtiment ainsi que la mobilité causée par l’emplacement sont aussi d’autres facteurs pertinents. En outre, grâce à des surfaces extérieures végétalisées, les bâtiments contribuent non seulement à la réduction des émissions de CO2, mais aussi à la biodiversité et, enfin, au climat urbain. La qualité des bâtiments n’est qu’un côté de la médaille, le comportement des usagers en est un autre : à savoir le comportement en matière de mobilité, de chauffage et de ventilation, et enfin les exigences en matière de surface habitable. Les bâtiments sont représentatifs de la solution apportée aux problèmes environnementaux: c’est une interaction entre les approches techniques et structurelles, et le comportement humain.
Tribune (3/3) d’Elvira Bieri, CEO de SSREI AG, publiée dans le Real Estate Report (traduit de l’allemand en français)