La compatibilité sociale est désormais une partie incontestée de la durabilité. Ce thème joue également un rôle important dans le SSREI.
Dans le contexte de l’immobilier, la compatibilité sociale est un terme large qui inclut par exemple des aspects de convivialité et de logements abordables. L’horizon de réflexion s’étend ainsi de la simple qualité du bâtiment à des aspects sociopolitiques.
Le catalogue SSREI comprend 36 indicateurs répartis entre les domaines de la société, de l’économie et de l’environnement. Cette classification des indicateurs n’est cependant pas toujours claire, car certains peuvent englober plusieurs dimensions à la fois. Une analyse transversale donne l’image suivante de la couverture de la compatibilité sociale dans le SSREI :
- Qualité urbaine et architecturale :
Les bâtiments sont des biens culturels, c’est-à-dire des objets d’importance sociétale. Cet aspect est évalué car les bâtiments de qualité supérieure sont mieux protégés contre la démolition ou le remplacement par de nouveaux bâtiments. Cela signifie qu’en plus de préserver le patrimoine culturel, il y a moins de déchets et de consommation de matériaux, donc une réduction de la demande en énergie grise, ainsi que la prévention des résiliations de baux et des augmentations massives des loyers. - Bien-être :
Cette catégorie comprend la qualité du bâtiment en termes de lumière naturelle, de niveau sonore, de qualité de l’air, de surchauffe, de radiation, ainsi que de fonctionnalité. - Cohésion sociale :
Il s’agit ici de l’accessibilité, ainsi que de la micro-localisation et des opportunités de rencontres sociales. Tout cela contribue à lutter contre l’isolement social. - Densité d’utilisation, densification urbaine et flexibilité d’utilisation :
Selon une étude de Raiffeisen, une allocation idéale de l’espace résidentiel disponible pourrait libérer 170 000 appartements de 100 m2. Compte tenu de l’augmentation continue des loyers, des surfaces résidentielles plus petites sont également dans l’intérêt des locataires. Mais ce n’est pas seulement avec une forte densité d’utilisation, mais aussi avec une densification urbaine que plus de capacités résidentielles peuvent être créées. Les bâtiments flexibles et modulables, enfin, offrent des conditions idéales pour la transformation des espaces de bureaux en logements. Par conséquent, le SSREI contribue à la création de plus de logements abordables grâce à ces indicateurs.
Le SSREI ne prend pas en compte la mixité sociale, car cela impliquerait en fait une renonciation aux revenus locatifs, ce qui créerait un conflit d’objectifs avec les attentes de rentabilité des utilisateurs du SSREI (les propriétaires institutionnels d’immobilier). Les rendements sont essentiels pour la sécurité des retraites, les biens immobiliers, détenus directement ou indirectement, représentant des investissements importants pour les caisses de pension et les fondations d’investissement.
Comme cela peut toutefois fonctionner, le montre Helvetia Versicherungen avec le complexe résidentiel Frohburg à Zurich-Oerlikon (voir l’article du bulletin d’information d’aujourd’hui « Une question pour… »). Ce que la collectivité publique, en l’occurrence la ville de Zurich, apporte à la compatibilité sociale et à la mixité sociale, est abordé dans notre interview avec le conseiller municipal de Zurich, Daniel Leupi.