Une compréhension globale de la durabilité ne se limite pas à l’énergie, loin de là. Il en va de même pour la valeur intrinsèque. La valeur est multiple et se manifeste aussi dans le Swiss Sustainable Real Estate Index (SSREI) dans les domaines de l’économie, de la société et de l’environnement, notamment au niveau financier, social et écologique. La première partie de cette série en trois volets est consacrée à la perspective sociale.
La détermination de la valeur d’un bâtiment n’est pas seulement une exigence comptable ; en effet, il est dans l’intérêt de chaque propriétaire d’obtenir des informations fiables en ce qui concerne la valeur intrinsèque à long terme de ses biens immobiliers. La question de savoir si les critères établis actuellement permettent de déterminer de manière fiable la valeur future du bien immobilier est de plus en plus controversée dans les milieux spécialisés. Il est donc évident que la consommation d’énergie et les sources d’énergie doivent notamment être prises en compte dans la détermination de la valeur. Toutefois, il est impératif de ne pas négliger les aspects sociaux.
Deux sujets au premier plan
Dans ce contexte, l’accent est mis sur deux sujets, à savoir la qualité urbanistique et architecturale ainsi que les exigences des utilisateurs. Une bonne architecture représente à la fois une valeur culturelle et un besoin social. La première impression, c’est-à-dire l’aspect visuel, est susceptible d’influencer, de manière positive ou négative, la décision d’acheter un objet et, en fin de compte, la disposition à en payer le prix. Une architecture attrayante a le pouvoir de valoriser un quartier et d’inciter les gens à s’installer dans ces lieux. Une bonne architecture est une architecture durable. Il existe une volonté logique de conserver de tels immeubles. Il s’agit de la contribution directe de l’architecture à l’écologie, car la démolition de bâtiments est synonyme de destruction d’énergie grise.
La prise en compte des besoins croissants et changeants des utilisateurs exerce également une influence directe sur la valeur sociale et la durabilité d’un bien immobilier. Les changements démographiques, les adaptations du mode de travail (mot-clé «home office») ainsi que d’autres facteurs influencent les exigences individuelles des utilisateurs. Si ces besoins ne sont pas satisfaits, les conséquences pourraient se produire sous forme de logements vacants ou d’une augmentation de la rotation des locataires. Les aspects tels qu’un emplacement favorable, une lumière du jour suffisante, l’insonorisation, la qualité de l’air intérieur, le confort et donc la santé et le bien-être en soi, des possibilités de contact social, des plans flexibles, l’habitabilité dans toutes les situations (mot-clé «absence d’obstacles») représentent tous des exigences susceptibles d’être émises par l’utilisateur et un bâtiment devrait les satisfaire s’il veut générer un rendement durable et avantageux.
Tribune (1/3) d’Elvira Bieri, CEO de SSREI AG, publiée dans le Real Estate Report (traduit de l’allemand en français)